Œuvre majeure sur la scène internationale de la création vidéastique et véritable manifeste esthétique du jeune mouvement alternatif V.A.T. (Videastic-Artistic-Theatre), Glucose, chef-d’œuvre iconoclaste des vidéastes Marcello Pelucci et A.G.Fredricks, s’est imposé acte de naissance d’une nouvelle façon de penser hors frontières et hyper-mondialisée, d’un nouveau «International thinking ».
Articulation savante de rabelaisianisme post-moderne et d’« inquiétante étrangeté », l’esthétique de ce duo d’artistes résolument critiques à l’égard de la création contemporaine se revendique avant tout comme une « réponse intransigeante et totale ».
Concept utopique ou fulguration extralucide ? Marcello Pelucci, qui à l’instar de son partenaire est à la fois réalisateur, interprète et producteur des créations V.A.T., s’explique lors d’une web-conférence enregistrée en juin 2003 :
« Nous voulons mettre fin à la tendance d’interrogation permanente qui domine dans l’art actuel. Nous partons d’un principe simple : le spectateur est un écervelé : il ne voit pas, il ne pense pas, il est incapable de juger. Ses sens, tel l’enfant sauvage de l’Aveyron, sont atrophiés au plus haut point. Nous, nous posons une question et nous y répondons pour lui. Tel un Sphinx schizophrène qui répondrait à sa propre énigme, nos œuvres refusent tout trafic d’idées. Telle la roue du moulin qui, au lieu d’avancer, tourne sur elle-même, telle la réflexion kantienne sur la raison pure, l’œuvre que nous livrons est un cycle d’existence en état d’inertie. La réponse est un coup de poing. Jackson Pollock disait : « l’œuvre est là et elle te fait face. » Lui niait le hasard, nous nous nions l’idée de question suspendue. Pour être clair, nous substituons au concept de l’ « oeuvre ouverte » celui de la « porte close ». Dans Glucose, c’est un festival de pets qui s’impose comme une réponse et vient anéantir tout questionnement, comme l’avalanche anéantit le skieur imprudent. »
Tout un programme !